C’était en décembre 1918

C’était en novembre 1913 Dans le cadre des commémorations du centenaire de la guerre 1914-1918 qui viennent d’être lancées, la Société historique vous propose chaque mois une chronique correspondant à la période de l’époque, afin de rentrer dans le quotidien de nos ancêtres. Cette chronique s’appuie sur les journaux locaux qui offrent la régularité nécessaire d’une source facilement identifiable.Replongeons-nous en novembre 1913, et demandons-nous si quelques mois avant la déclaration de guerre, on en percevait déjà les prémices. Pour ce faire, lisons ensemble le document joint, et « écoutons » le colonel Godon.Son but est incontestablement de préparer la population à la guerre (« préparons-nous de cœur et de fait »), de « retremper » comme il dit, le patriotisme dans le sang versé par les « héros » de la guerre précédente, qu’on est invité à imiter. Il s’agit d’obtenir à terme ce que les historiens nomment le « consentement » à la guerre de l’ensemble des Français, et donc ici des Arcachonnais. Pour ce faire, Il convoque d’ailleurs les morts des autres combats du passé, tels ceux des batailles napoléoniennes (Leipzig en 1813, 100 ans auparavant là aussi). Il note également que les hostilités sont en fait déjà présentes à travers les guerres balkaniques (1912-1913) et « il n’est pas permis d’entrevoir d’ici longtemps une paix réelle, durable ». On ne saurait être plus clair.Il utilise la métaphore de l’incendie qui se propage pour expliquer que la guerre est une éventualité quasi-certaine qui se rapproche et qu’il faut envisager avec « calme » et « résolution ». Néanmoins, pour bien se démarquer du nationalisme allemand, il précise que la guerre française sera défensive ; il s’agit de défendre « l’intégrité de notre sol » face à la menace germanique. Les alliés russes et britanniques sont clairement indiqués pour montrer que la France n’est pas seule.L’Allemagne est donc présentée comme le seul fauteur de guerre, l’agresseur. Parmi les causes de guerre, le pangermanisme militariste est évoqué à travers les expressions « l’Allemagne a faim de territoires », « l’augmentation de sa puissance », et illustré par les multiples allusions à son surarmement, ce qui d’ailleurs fait apparaître en creux la faiblesse française, notamment en matière d’artillerie lourde. Les autres causes de la guerre – financières, économiques – ne sont abordées que de façon allusive, ainsi que les rivalités coloniales : Tunisie promise à l’Italie (qui a déjà la Lybie) crise d’Agadir juste citée (rivalité franco-allemande au Maroc en 1911, qui avait déjà failli déboucher sur une guerre). Les risques de mondialisation de la guerre apparaissent nettement : « l’Allemagne danger mondial », « vœux mondiaux du peuple allemand ».L’Allemagne est aussi accusée de caricaturer l’image du Français et de la France, notamment à travers ses organes de presse : « peuple irritable, vaniteux et arrogant », »peuple de canailles », « lâcheté », « quelque chose de démoniaque dans l’âme française » ; ainsi elle attiserait la haine entre les peuples, ce qui renforcerait son caractère de fauteur de guerre. Mais, en pratiquant la même démarche ici, dans le journal « La Vigie républicaine d’Arcachon », le colonel Godon ne se livre-t-il pas au même type de propagande ? Citons quelques expressions qui désignent les Allemands : « brigands », « professionnel du mensonge, de la falsification, de la calomnie, de la haine », « orgueil démesuré ». Tout est donc fait pour qu’on se lève contre celui qui est forcément « l’ennemi mortel », « l’ennemi d’hier et de demain » et qu’on mène contre lui une « lutte sans pitié », une « lutte à mort ». La violence d’état est en marche, c’est la proposition qu’on présente aux Arcachonnais comme aux autres Français.Armelle BONIN-KERDON

C’était en novembre 1918

C’était en novembre 1913 Dans le cadre des commémorations du centenaire de la guerre 1914-1918 qui viennent d’être lancées, la Société historique vous propose chaque mois une chronique correspondant à la période de l’époque, afin de rentrer dans le quotidien de nos ancêtres. Cette chronique s’appuie sur les journaux locaux qui offrent la régularité nécessaire d’une source facilement identifiable.Replongeons-nous en novembre 1913, et demandons-nous si quelques mois avant la déclaration de guerre, on en percevait déjà les prémices. Pour ce faire, lisons ensemble le document joint, et « écoutons » le colonel Godon.Son but est incontestablement de préparer la population à la guerre (« préparons-nous de cœur et de fait »), de « retremper » comme il dit, le patriotisme dans le sang versé par les « héros » de la guerre précédente, qu’on est invité à imiter. Il s’agit d’obtenir à terme ce que les historiens nomment le « consentement » à la guerre de l’ensemble des Français, et donc ici des Arcachonnais. Pour ce faire, Il convoque d’ailleurs les morts des autres combats du passé, tels ceux des batailles napoléoniennes (Leipzig en 1813, 100 ans auparavant là aussi). Il note également que les hostilités sont en fait déjà présentes à travers les guerres balkaniques (1912-1913) et « il n’est pas permis d’entrevoir d’ici longtemps une paix réelle, durable ». On ne saurait être plus clair.Il utilise la métaphore de l’incendie qui se propage pour expliquer que la guerre est une éventualité quasi-certaine qui se rapproche et qu’il faut envisager avec « calme » et « résolution ». Néanmoins, pour bien se démarquer du nationalisme allemand, il précise que la guerre française sera défensive ; il s’agit de défendre « l’intégrité de notre sol » face à la menace germanique. Les alliés russes et britanniques sont clairement indiqués pour montrer que la France n’est pas seule.L’Allemagne est donc présentée comme le seul fauteur de guerre, l’agresseur. Parmi les causes de guerre, le pangermanisme militariste est évoqué à travers les expressions « l’Allemagne a faim de territoires », « l’augmentation de sa puissance », et illustré par les multiples allusions à son surarmement, ce qui d’ailleurs fait apparaître en creux la faiblesse française, notamment en matière d’artillerie lourde. Les autres causes de la guerre – financières, économiques – ne sont abordées que de façon allusive, ainsi que les rivalités coloniales : Tunisie promise à l’Italie (qui a déjà la Lybie) crise d’Agadir juste citée (rivalité franco-allemande au Maroc en 1911, qui avait déjà failli déboucher sur une guerre). Les risques de mondialisation de la guerre apparaissent nettement : « l’Allemagne danger mondial », « vœux mondiaux du peuple allemand ».L’Allemagne est aussi accusée de caricaturer l’image du Français et de la France, notamment à travers ses organes de presse : « peuple irritable, vaniteux et arrogant », »peuple de canailles », « lâcheté », « quelque chose de démoniaque dans l’âme française » ; ainsi elle attiserait la haine entre les peuples, ce qui renforcerait son caractère de fauteur de guerre. Mais, en pratiquant la même démarche ici, dans le journal « La Vigie républicaine d’Arcachon », le colonel Godon ne se livre-t-il pas au même type de propagande ? Citons quelques expressions qui désignent les Allemands : « brigands », « professionnel du mensonge, de la falsification, de la calomnie, de la haine », « orgueil démesuré ». Tout est donc fait pour qu’on se lève contre celui qui est forcément « l’ennemi mortel », « l’ennemi d’hier et de demain » et qu’on mène contre lui une « lutte sans pitié », une « lutte à mort ». La violence d’état est en marche, c’est la proposition qu’on présente aux Arcachonnais comme aux autres Français.Armelle BONIN-KERDON

C’était en octobre 1918

C’était en novembre 1913 Dans le cadre des commémorations du centenaire de la guerre 1914-1918 qui viennent d’être lancées, la Société historique vous propose chaque mois une chronique correspondant à la période de l’époque, afin de rentrer dans le quotidien de nos ancêtres. Cette chronique s’appuie sur les journaux locaux qui offrent la régularité nécessaire d’une source facilement identifiable.Replongeons-nous en novembre 1913, et demandons-nous si quelques mois avant la déclaration de guerre, on en percevait déjà les prémices. Pour ce faire, lisons ensemble le document joint, et « écoutons » le colonel Godon.Son but est incontestablement de préparer la population à la guerre (« préparons-nous de cœur et de fait »), de « retremper » comme il dit, le patriotisme dans le sang versé par les « héros » de la guerre précédente, qu’on est invité à imiter. Il s’agit d’obtenir à terme ce que les historiens nomment le « consentement » à la guerre de l’ensemble des Français, et donc ici des Arcachonnais. Pour ce faire, Il convoque d’ailleurs les morts des autres combats du passé, tels ceux des batailles napoléoniennes (Leipzig en 1813, 100 ans auparavant là aussi). Il note également que les hostilités sont en fait déjà présentes à travers les guerres balkaniques (1912-1913) et « il n’est pas permis d’entrevoir d’ici longtemps une paix réelle, durable ». On ne saurait être plus clair.Il utilise la métaphore de l’incendie qui se propage pour expliquer que la guerre est une éventualité quasi-certaine qui se rapproche et qu’il faut envisager avec « calme » et « résolution ». Néanmoins, pour bien se démarquer du nationalisme allemand, il précise que la guerre française sera défensive ; il s’agit de défendre « l’intégrité de notre sol » face à la menace germanique. Les alliés russes et britanniques sont clairement indiqués pour montrer que la France n’est pas seule.L’Allemagne est donc présentée comme le seul fauteur de guerre, l’agresseur. Parmi les causes de guerre, le pangermanisme militariste est évoqué à travers les expressions « l’Allemagne a faim de territoires », « l’augmentation de sa puissance », et illustré par les multiples allusions à son surarmement, ce qui d’ailleurs fait apparaître en creux la faiblesse française, notamment en matière d’artillerie lourde. Les autres causes de la guerre – financières, économiques – ne sont abordées que de façon allusive, ainsi que les rivalités coloniales : Tunisie promise à l’Italie (qui a déjà la Lybie) crise d’Agadir juste citée (rivalité franco-allemande au Maroc en 1911, qui avait déjà failli déboucher sur une guerre). Les risques de mondialisation de la guerre apparaissent nettement : « l’Allemagne danger mondial », « vœux mondiaux du peuple allemand ».L’Allemagne est aussi accusée de caricaturer l’image du Français et de la France, notamment à travers ses organes de presse : « peuple irritable, vaniteux et arrogant », »peuple de canailles », « lâcheté », « quelque chose de démoniaque dans l’âme française » ; ainsi elle attiserait la haine entre les peuples, ce qui renforcerait son caractère de fauteur de guerre. Mais, en pratiquant la même démarche ici, dans le journal « La Vigie républicaine d’Arcachon », le colonel Godon ne se livre-t-il pas au même type de propagande ? Citons quelques expressions qui désignent les Allemands : « brigands », « professionnel du mensonge, de la falsification, de la calomnie, de la haine », « orgueil démesuré ». Tout est donc fait pour qu’on se lève contre celui qui est forcément « l’ennemi mortel », « l’ennemi d’hier et de demain » et qu’on mène contre lui une « lutte sans pitié », une « lutte à mort ». La violence d’état est en marche, c’est la proposition qu’on présente aux Arcachonnais comme aux autres Français.Armelle BONIN-KERDON

C’était en septembre 1918

C’était en novembre 1913 Dans le cadre des commémorations du centenaire de la guerre 1914-1918 qui viennent d’être lancées, la Société historique vous propose chaque mois une chronique correspondant à la période de l’époque, afin de rentrer dans le quotidien de nos ancêtres. Cette chronique s’appuie sur les journaux locaux qui offrent la régularité nécessaire d’une source facilement identifiable.Replongeons-nous en novembre 1913, et demandons-nous si quelques mois avant la déclaration de guerre, on en percevait déjà les prémices. Pour ce faire, lisons ensemble le document joint, et « écoutons » le colonel Godon.Son but est incontestablement de préparer la population à la guerre (« préparons-nous de cœur et de fait »), de « retremper » comme il dit, le patriotisme dans le sang versé par les « héros » de la guerre précédente, qu’on est invité à imiter. Il s’agit d’obtenir à terme ce que les historiens nomment le « consentement » à la guerre de l’ensemble des Français, et donc ici des Arcachonnais. Pour ce faire, Il convoque d’ailleurs les morts des autres combats du passé, tels ceux des batailles napoléoniennes (Leipzig en 1813, 100 ans auparavant là aussi). Il note également que les hostilités sont en fait déjà présentes à travers les guerres balkaniques (1912-1913) et « il n’est pas permis d’entrevoir d’ici longtemps une paix réelle, durable ». On ne saurait être plus clair.Il utilise la métaphore de l’incendie qui se propage pour expliquer que la guerre est une éventualité quasi-certaine qui se rapproche et qu’il faut envisager avec « calme » et « résolution ». Néanmoins, pour bien se démarquer du nationalisme allemand, il précise que la guerre française sera défensive ; il s’agit de défendre « l’intégrité de notre sol » face à la menace germanique. Les alliés russes et britanniques sont clairement indiqués pour montrer que la France n’est pas seule.L’Allemagne est donc présentée comme le seul fauteur de guerre, l’agresseur. Parmi les causes de guerre, le pangermanisme militariste est évoqué à travers les expressions « l’Allemagne a faim de territoires », « l’augmentation de sa puissance », et illustré par les multiples allusions à son surarmement, ce qui d’ailleurs fait apparaître en creux la faiblesse française, notamment en matière d’artillerie lourde. Les autres causes de la guerre – financières, économiques – ne sont abordées que de façon allusive, ainsi que les rivalités coloniales : Tunisie promise à l’Italie (qui a déjà la Lybie) crise d’Agadir juste citée (rivalité franco-allemande au Maroc en 1911, qui avait déjà failli déboucher sur une guerre). Les risques de mondialisation de la guerre apparaissent nettement : « l’Allemagne danger mondial », « vœux mondiaux du peuple allemand ».L’Allemagne est aussi accusée de caricaturer l’image du Français et de la France, notamment à travers ses organes de presse : « peuple irritable, vaniteux et arrogant », »peuple de canailles », « lâcheté », « quelque chose de démoniaque dans l’âme française » ; ainsi elle attiserait la haine entre les peuples, ce qui renforcerait son caractère de fauteur de guerre. Mais, en pratiquant la même démarche ici, dans le journal « La Vigie républicaine d’Arcachon », le colonel Godon ne se livre-t-il pas au même type de propagande ? Citons quelques expressions qui désignent les Allemands : « brigands », « professionnel du mensonge, de la falsification, de la calomnie, de la haine », « orgueil démesuré ». Tout est donc fait pour qu’on se lève contre celui qui est forcément « l’ennemi mortel », « l’ennemi d’hier et de demain » et qu’on mène contre lui une « lutte sans pitié », une « lutte à mort ». La violence d’état est en marche, c’est la proposition qu’on présente aux Arcachonnais comme aux autres Français.Armelle BONIN-KERDON

C’était en août 1918

C’était en novembre 1913 Dans le cadre des commémorations du centenaire de la guerre 1914-1918 qui viennent d’être lancées, la Société historique vous propose chaque mois une chronique correspondant à la période de l’époque, afin de rentrer dans le quotidien de nos ancêtres. Cette chronique s’appuie sur les journaux locaux qui offrent la régularité nécessaire d’une source facilement identifiable.Replongeons-nous en novembre 1913, et demandons-nous si quelques mois avant la déclaration de guerre, on en percevait déjà les prémices. Pour ce faire, lisons ensemble le document joint, et « écoutons » le colonel Godon.Son but est incontestablement de préparer la population à la guerre (« préparons-nous de cœur et de fait »), de « retremper » comme il dit, le patriotisme dans le sang versé par les « héros » de la guerre précédente, qu’on est invité à imiter. Il s’agit d’obtenir à terme ce que les historiens nomment le « consentement » à la guerre de l’ensemble des Français, et donc ici des Arcachonnais. Pour ce faire, Il convoque d’ailleurs les morts des autres combats du passé, tels ceux des batailles napoléoniennes (Leipzig en 1813, 100 ans auparavant là aussi). Il note également que les hostilités sont en fait déjà présentes à travers les guerres balkaniques (1912-1913) et « il n’est pas permis d’entrevoir d’ici longtemps une paix réelle, durable ». On ne saurait être plus clair.Il utilise la métaphore de l’incendie qui se propage pour expliquer que la guerre est une éventualité quasi-certaine qui se rapproche et qu’il faut envisager avec « calme » et « résolution ». Néanmoins, pour bien se démarquer du nationalisme allemand, il précise que la guerre française sera défensive ; il s’agit de défendre « l’intégrité de notre sol » face à la menace germanique. Les alliés russes et britanniques sont clairement indiqués pour montrer que la France n’est pas seule.L’Allemagne est donc présentée comme le seul fauteur de guerre, l’agresseur. Parmi les causes de guerre, le pangermanisme militariste est évoqué à travers les expressions « l’Allemagne a faim de territoires », « l’augmentation de sa puissance », et illustré par les multiples allusions à son surarmement, ce qui d’ailleurs fait apparaître en creux la faiblesse française, notamment en matière d’artillerie lourde. Les autres causes de la guerre – financières, économiques – ne sont abordées que de façon allusive, ainsi que les rivalités coloniales : Tunisie promise à l’Italie (qui a déjà la Lybie) crise d’Agadir juste citée (rivalité franco-allemande au Maroc en 1911, qui avait déjà failli déboucher sur une guerre). Les risques de mondialisation de la guerre apparaissent nettement : « l’Allemagne danger mondial », « vœux mondiaux du peuple allemand ».L’Allemagne est aussi accusée de caricaturer l’image du Français et de la France, notamment à travers ses organes de presse : « peuple irritable, vaniteux et arrogant », »peuple de canailles », « lâcheté », « quelque chose de démoniaque dans l’âme française » ; ainsi elle attiserait la haine entre les peuples, ce qui renforcerait son caractère de fauteur de guerre. Mais, en pratiquant la même démarche ici, dans le journal « La Vigie républicaine d’Arcachon », le colonel Godon ne se livre-t-il pas au même type de propagande ? Citons quelques expressions qui désignent les Allemands : « brigands », « professionnel du mensonge, de la falsification, de la calomnie, de la haine », « orgueil démesuré ». Tout est donc fait pour qu’on se lève contre celui qui est forcément « l’ennemi mortel », « l’ennemi d’hier et de demain » et qu’on mène contre lui une « lutte sans pitié », une « lutte à mort ». La violence d’état est en marche, c’est la proposition qu’on présente aux Arcachonnais comme aux autres Français.Armelle BONIN-KERDON

C’était en juillet 1918

C’était en novembre 1913 Dans le cadre des commémorations du centenaire de la guerre 1914-1918 qui viennent d’être lancées, la Société historique vous propose chaque mois une chronique correspondant à la période de l’époque, afin de rentrer dans le quotidien de nos ancêtres. Cette chronique s’appuie sur les journaux locaux qui offrent la régularité nécessaire d’une source facilement identifiable.Replongeons-nous en novembre 1913, et demandons-nous si quelques mois avant la déclaration de guerre, on en percevait déjà les prémices. Pour ce faire, lisons ensemble le document joint, et « écoutons » le colonel Godon.Son but est incontestablement de préparer la population à la guerre (« préparons-nous de cœur et de fait »), de « retremper » comme il dit, le patriotisme dans le sang versé par les « héros » de la guerre précédente, qu’on est invité à imiter. Il s’agit d’obtenir à terme ce que les historiens nomment le « consentement » à la guerre de l’ensemble des Français, et donc ici des Arcachonnais. Pour ce faire, Il convoque d’ailleurs les morts des autres combats du passé, tels ceux des batailles napoléoniennes (Leipzig en 1813, 100 ans auparavant là aussi). Il note également que les hostilités sont en fait déjà présentes à travers les guerres balkaniques (1912-1913) et « il n’est pas permis d’entrevoir d’ici longtemps une paix réelle, durable ». On ne saurait être plus clair.Il utilise la métaphore de l’incendie qui se propage pour expliquer que la guerre est une éventualité quasi-certaine qui se rapproche et qu’il faut envisager avec « calme » et « résolution ». Néanmoins, pour bien se démarquer du nationalisme allemand, il précise que la guerre française sera défensive ; il s’agit de défendre « l’intégrité de notre sol » face à la menace germanique. Les alliés russes et britanniques sont clairement indiqués pour montrer que la France n’est pas seule.L’Allemagne est donc présentée comme le seul fauteur de guerre, l’agresseur. Parmi les causes de guerre, le pangermanisme militariste est évoqué à travers les expressions « l’Allemagne a faim de territoires », « l’augmentation de sa puissance », et illustré par les multiples allusions à son surarmement, ce qui d’ailleurs fait apparaître en creux la faiblesse française, notamment en matière d’artillerie lourde. Les autres causes de la guerre – financières, économiques – ne sont abordées que de façon allusive, ainsi que les rivalités coloniales : Tunisie promise à l’Italie (qui a déjà la Lybie) crise d’Agadir juste citée (rivalité franco-allemande au Maroc en 1911, qui avait déjà failli déboucher sur une guerre). Les risques de mondialisation de la guerre apparaissent nettement : « l’Allemagne danger mondial », « vœux mondiaux du peuple allemand ».L’Allemagne est aussi accusée de caricaturer l’image du Français et de la France, notamment à travers ses organes de presse : « peuple irritable, vaniteux et arrogant », »peuple de canailles », « lâcheté », « quelque chose de démoniaque dans l’âme française » ; ainsi elle attiserait la haine entre les peuples, ce qui renforcerait son caractère de fauteur de guerre. Mais, en pratiquant la même démarche ici, dans le journal « La Vigie républicaine d’Arcachon », le colonel Godon ne se livre-t-il pas au même type de propagande ? Citons quelques expressions qui désignent les Allemands : « brigands », « professionnel du mensonge, de la falsification, de la calomnie, de la haine », « orgueil démesuré ». Tout est donc fait pour qu’on se lève contre celui qui est forcément « l’ennemi mortel », « l’ennemi d’hier et de demain » et qu’on mène contre lui une « lutte sans pitié », une « lutte à mort ». La violence d’état est en marche, c’est la proposition qu’on présente aux Arcachonnais comme aux autres Français.Armelle BONIN-KERDON

C’était en juin 1918

C’était en novembre 1913 Dans le cadre des commémorations du centenaire de la guerre 1914-1918 qui viennent d’être lancées, la Société historique vous propose chaque mois une chronique correspondant à la période de l’époque, afin de rentrer dans le quotidien de nos ancêtres. Cette chronique s’appuie sur les journaux locaux qui offrent la régularité nécessaire d’une source facilement identifiable.Replongeons-nous en novembre 1913, et demandons-nous si quelques mois avant la déclaration de guerre, on en percevait déjà les prémices. Pour ce faire, lisons ensemble le document joint, et « écoutons » le colonel Godon.Son but est incontestablement de préparer la population à la guerre (« préparons-nous de cœur et de fait »), de « retremper » comme il dit, le patriotisme dans le sang versé par les « héros » de la guerre précédente, qu’on est invité à imiter. Il s’agit d’obtenir à terme ce que les historiens nomment le « consentement » à la guerre de l’ensemble des Français, et donc ici des Arcachonnais. Pour ce faire, Il convoque d’ailleurs les morts des autres combats du passé, tels ceux des batailles napoléoniennes (Leipzig en 1813, 100 ans auparavant là aussi). Il note également que les hostilités sont en fait déjà présentes à travers les guerres balkaniques (1912-1913) et « il n’est pas permis d’entrevoir d’ici longtemps une paix réelle, durable ». On ne saurait être plus clair.Il utilise la métaphore de l’incendie qui se propage pour expliquer que la guerre est une éventualité quasi-certaine qui se rapproche et qu’il faut envisager avec « calme » et « résolution ». Néanmoins, pour bien se démarquer du nationalisme allemand, il précise que la guerre française sera défensive ; il s’agit de défendre « l’intégrité de notre sol » face à la menace germanique. Les alliés russes et britanniques sont clairement indiqués pour montrer que la France n’est pas seule.L’Allemagne est donc présentée comme le seul fauteur de guerre, l’agresseur. Parmi les causes de guerre, le pangermanisme militariste est évoqué à travers les expressions « l’Allemagne a faim de territoires », « l’augmentation de sa puissance », et illustré par les multiples allusions à son surarmement, ce qui d’ailleurs fait apparaître en creux la faiblesse française, notamment en matière d’artillerie lourde. Les autres causes de la guerre – financières, économiques – ne sont abordées que de façon allusive, ainsi que les rivalités coloniales : Tunisie promise à l’Italie (qui a déjà la Lybie) crise d’Agadir juste citée (rivalité franco-allemande au Maroc en 1911, qui avait déjà failli déboucher sur une guerre). Les risques de mondialisation de la guerre apparaissent nettement : « l’Allemagne danger mondial », « vœux mondiaux du peuple allemand ».L’Allemagne est aussi accusée de caricaturer l’image du Français et de la France, notamment à travers ses organes de presse : « peuple irritable, vaniteux et arrogant », »peuple de canailles », « lâcheté », « quelque chose de démoniaque dans l’âme française » ; ainsi elle attiserait la haine entre les peuples, ce qui renforcerait son caractère de fauteur de guerre. Mais, en pratiquant la même démarche ici, dans le journal « La Vigie républicaine d’Arcachon », le colonel Godon ne se livre-t-il pas au même type de propagande ? Citons quelques expressions qui désignent les Allemands : « brigands », « professionnel du mensonge, de la falsification, de la calomnie, de la haine », « orgueil démesuré ». Tout est donc fait pour qu’on se lève contre celui qui est forcément « l’ennemi mortel », « l’ennemi d’hier et de demain » et qu’on mène contre lui une « lutte sans pitié », une « lutte à mort ». La violence d’état est en marche, c’est la proposition qu’on présente aux Arcachonnais comme aux autres Français.Armelle BONIN-KERDON

C’était en mai 1918

C’était en novembre 1913 Dans le cadre des commémorations du centenaire de la guerre 1914-1918 qui viennent d’être lancées, la Société historique vous propose chaque mois une chronique correspondant à la période de l’époque, afin de rentrer dans le quotidien de nos ancêtres. Cette chronique s’appuie sur les journaux locaux qui offrent la régularité nécessaire d’une source facilement identifiable.Replongeons-nous en novembre 1913, et demandons-nous si quelques mois avant la déclaration de guerre, on en percevait déjà les prémices. Pour ce faire, lisons ensemble le document joint, et « écoutons » le colonel Godon.Son but est incontestablement de préparer la population à la guerre (« préparons-nous de cœur et de fait »), de « retremper » comme il dit, le patriotisme dans le sang versé par les « héros » de la guerre précédente, qu’on est invité à imiter. Il s’agit d’obtenir à terme ce que les historiens nomment le « consentement » à la guerre de l’ensemble des Français, et donc ici des Arcachonnais. Pour ce faire, Il convoque d’ailleurs les morts des autres combats du passé, tels ceux des batailles napoléoniennes (Leipzig en 1813, 100 ans auparavant là aussi). Il note également que les hostilités sont en fait déjà présentes à travers les guerres balkaniques (1912-1913) et « il n’est pas permis d’entrevoir d’ici longtemps une paix réelle, durable ». On ne saurait être plus clair.Il utilise la métaphore de l’incendie qui se propage pour expliquer que la guerre est une éventualité quasi-certaine qui se rapproche et qu’il faut envisager avec « calme » et « résolution ». Néanmoins, pour bien se démarquer du nationalisme allemand, il précise que la guerre française sera défensive ; il s’agit de défendre « l’intégrité de notre sol » face à la menace germanique. Les alliés russes et britanniques sont clairement indiqués pour montrer que la France n’est pas seule.L’Allemagne est donc présentée comme le seul fauteur de guerre, l’agresseur. Parmi les causes de guerre, le pangermanisme militariste est évoqué à travers les expressions « l’Allemagne a faim de territoires », « l’augmentation de sa puissance », et illustré par les multiples allusions à son surarmement, ce qui d’ailleurs fait apparaître en creux la faiblesse française, notamment en matière d’artillerie lourde. Les autres causes de la guerre – financières, économiques – ne sont abordées que de façon allusive, ainsi que les rivalités coloniales : Tunisie promise à l’Italie (qui a déjà la Lybie) crise d’Agadir juste citée (rivalité franco-allemande au Maroc en 1911, qui avait déjà failli déboucher sur une guerre). Les risques de mondialisation de la guerre apparaissent nettement : « l’Allemagne danger mondial », « vœux mondiaux du peuple allemand ».L’Allemagne est aussi accusée de caricaturer l’image du Français et de la France, notamment à travers ses organes de presse : « peuple irritable, vaniteux et arrogant », »peuple de canailles », « lâcheté », « quelque chose de démoniaque dans l’âme française » ; ainsi elle attiserait la haine entre les peuples, ce qui renforcerait son caractère de fauteur de guerre. Mais, en pratiquant la même démarche ici, dans le journal « La Vigie républicaine d’Arcachon », le colonel Godon ne se livre-t-il pas au même type de propagande ? Citons quelques expressions qui désignent les Allemands : « brigands », « professionnel du mensonge, de la falsification, de la calomnie, de la haine », « orgueil démesuré ». Tout est donc fait pour qu’on se lève contre celui qui est forcément « l’ennemi mortel », « l’ennemi d’hier et de demain » et qu’on mène contre lui une « lutte sans pitié », une « lutte à mort ». La violence d’état est en marche, c’est la proposition qu’on présente aux Arcachonnais comme aux autres Français.Armelle BONIN-KERDON

C’était en avril 1918

C’était en novembre 1913 Dans le cadre des commémorations du centenaire de la guerre 1914-1918 qui viennent d’être lancées, la Société historique vous propose chaque mois une chronique correspondant à la période de l’époque, afin de rentrer dans le quotidien de nos ancêtres. Cette chronique s’appuie sur les journaux locaux qui offrent la régularité nécessaire d’une source facilement identifiable.Replongeons-nous en novembre 1913, et demandons-nous si quelques mois avant la déclaration de guerre, on en percevait déjà les prémices. Pour ce faire, lisons ensemble le document joint, et « écoutons » le colonel Godon.Son but est incontestablement de préparer la population à la guerre (« préparons-nous de cœur et de fait »), de « retremper » comme il dit, le patriotisme dans le sang versé par les « héros » de la guerre précédente, qu’on est invité à imiter. Il s’agit d’obtenir à terme ce que les historiens nomment le « consentement » à la guerre de l’ensemble des Français, et donc ici des Arcachonnais. Pour ce faire, Il convoque d’ailleurs les morts des autres combats du passé, tels ceux des batailles napoléoniennes (Leipzig en 1813, 100 ans auparavant là aussi). Il note également que les hostilités sont en fait déjà présentes à travers les guerres balkaniques (1912-1913) et « il n’est pas permis d’entrevoir d’ici longtemps une paix réelle, durable ». On ne saurait être plus clair.Il utilise la métaphore de l’incendie qui se propage pour expliquer que la guerre est une éventualité quasi-certaine qui se rapproche et qu’il faut envisager avec « calme » et « résolution ». Néanmoins, pour bien se démarquer du nationalisme allemand, il précise que la guerre française sera défensive ; il s’agit de défendre « l’intégrité de notre sol » face à la menace germanique. Les alliés russes et britanniques sont clairement indiqués pour montrer que la France n’est pas seule.L’Allemagne est donc présentée comme le seul fauteur de guerre, l’agresseur. Parmi les causes de guerre, le pangermanisme militariste est évoqué à travers les expressions « l’Allemagne a faim de territoires », « l’augmentation de sa puissance », et illustré par les multiples allusions à son surarmement, ce qui d’ailleurs fait apparaître en creux la faiblesse française, notamment en matière d’artillerie lourde. Les autres causes de la guerre – financières, économiques – ne sont abordées que de façon allusive, ainsi que les rivalités coloniales : Tunisie promise à l’Italie (qui a déjà la Lybie) crise d’Agadir juste citée (rivalité franco-allemande au Maroc en 1911, qui avait déjà failli déboucher sur une guerre). Les risques de mondialisation de la guerre apparaissent nettement : « l’Allemagne danger mondial », « vœux mondiaux du peuple allemand ».L’Allemagne est aussi accusée de caricaturer l’image du Français et de la France, notamment à travers ses organes de presse : « peuple irritable, vaniteux et arrogant », »peuple de canailles », « lâcheté », « quelque chose de démoniaque dans l’âme française » ; ainsi elle attiserait la haine entre les peuples, ce qui renforcerait son caractère de fauteur de guerre. Mais, en pratiquant la même démarche ici, dans le journal « La Vigie républicaine d’Arcachon », le colonel Godon ne se livre-t-il pas au même type de propagande ? Citons quelques expressions qui désignent les Allemands : « brigands », « professionnel du mensonge, de la falsification, de la calomnie, de la haine », « orgueil démesuré ». Tout est donc fait pour qu’on se lève contre celui qui est forcément « l’ennemi mortel », « l’ennemi d’hier et de demain » et qu’on mène contre lui une « lutte sans pitié », une « lutte à mort ». La violence d’état est en marche, c’est la proposition qu’on présente aux Arcachonnais comme aux autres Français.Armelle BONIN-KERDON

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