Charles Tournemire, musicien mort à Arcachon, ses mémoires

Charles Tournemire, musicien mort à Arcachon, ses mémoires

 
Sur le site de Mme Marie-Louise Langlais
 
 

Extrait :

Untel écrit ses mémoires !

Ou bien : on a écrit les mémoires ou le mémorial d’Untel ! Événement parfois sensationnel, notamment le Mémorial de Sainte-Hélène.

Événement de premier plan s’il est question d’un grand homme obscur ou d’un nom justement célèbre ; décroissance d’intérêt, en raison directe du sujet, s’il y a usurpation de gloire, et ainsi de suite jusques au point mort.

Fréquemment, et pour tous, la banalité s’étale, de multiples faits n’offrant qu’un intérêt quelconque encombrent ce genre de littérature de « fauteuils ».

À ce point de vue, il convient de décerner la palme aux Allemands…

Relater de bonnes ou de mauvaises digestions, les heures préférées de travail, certaines habitudes inhérentes à la vie matérielle de tous les jours, les faiblesses plus ou moins avouables, qu’importent ces choses ? Une seule importe : la portée morale et philosophique basée sur la connaissance de la vie.

Cela ne se peut entreprendre utilement qu’autant que le troisième cycle de la vie humaine est accompli ou sur le point de l’être ! Je vais donc m’y essayer !

Les seize premières années de mon existence ne me semblent offrir qu’un fort mince intérêt.

Du premier vagissement (Bordeaux, 22 janvier 1870) à mon arrivée à Paris – 1886 – je ne dois retenir que peu de choses, à savoir : enfance turbulente, instruction dans un assez médiocre externat ; prix obtenus à onze ans au Conservatoire de Bordeaux ; au même âge, titulaire d’un orgue d’accompagnement à l’église St-Pierre ; à quatorze ans, organiste – accompagnateur à la basilique Saint-Seurin, insigne monument, dernier abri d’innombrables pèlerins, qui, chaque année, au Moyen-âge, parcouraient pédestrement une assez grande partie de la France, pour témoigner de leur foi en d’ardentes prières, en pratiques religieuses, dans l’intérieur de vastes églises jalonnant leur route. (Parmi les plus célèbres édifices de cet ordre, signalons Notre-Dame la Grande de Poitiers, St Eutrope de Saintes, et enfin St Seurin déjà nommée).

Avant que de quitter Bordeaux, je dois dire deux « charmantes » impressions d’extrême jeunesse, relatives à « l’école d’orgue bordelaise » de cette époque…

 

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