Le clergé du Pays de Buch de 1789 à 1801 (2)

LE CLERGÉ DU PAYS DE BUCH DE 1789 À 1801

(suite)

 

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LACANAU

L’abbé Mourre, provençal d’origine, est curé de Lacanau depuis le 24 février 1777. C’est un prêtre actif, veillant non seulement aux besoins spirituels de ses paroissiens mais aussi à leurs besoins matériels. Le seigneur ne résidant pas et le syndic de paroisse n’étant probablement pas à la hauteur, c’est avec lui que l’Intendant de Bordeaux rentre en rapport à propos des inondations qui ravagent la paroisse, dues aux pêcheries que les gens du Porge ont installées chez eux.

Mais cette ingérence du curé dans l’administration ne sera pas du goût de tous quand la commune sera créée et qu’il y aura une municipalité.

Le 10 septembre 1790, un mémoire contre le curé est adressé au District. On l’accuse de régenter la municipalité et de conserver chez lui les registres des délibérations tant et si bien que le District charge le maire de Castelnau d’aller enquêter à Lacanau. Ce dernier rendra compte, le 31 août 1790 : « La municipalité de Lacanau m’a semblé être composée d’honnêtes gens mais d’une ignorance au-dessus de toute expression »1. Ce qui explique tout : l’autoritarisme de Mourre et la passivité de la municipalité. Après la visite du commissaire envoyé par le District tout continua donc comme avant. En juin 1792, Mourre tient le greffe de la municipalité. Le 1er septembre 1793 il est élu président de l’assemblée générale de
la commune qui se tient dans l’église.

Mais Bordeaux, en juin 1793, s’est insurgé contre la commune de Paris. La rébellion matée, les représentants du peuple réfugiés à La Réole sont rentrés et pourchassent les Girondins qui ont fait partie de la Commission populaire de Salut Public créée contre Paris. Un membre de cette commission, Wormeselle, vint se réfugier à Lacanau et Mourre le cacha dans son presbytère. La chose s’ébruite, Mourre est dénoncé et arrêté. Wormeselle cherche à se cacher dans la « Montagne » (les dunes), il est arrêté à son tour. Mourre passera devant la Commission Militaire le 24 frimaire an II (14 décembre 1793) et sera condamné à mort. Wormeselle subira le même sort.2

Parmi les considérants qui motivèrent la décision de la Commission Militaire concernant Mourre, il faut souligner les suivants : « …N’est rien moins qu’un ami de la révolution, que s’il l’eut chérie, il n’eut pas abusé de l’ascendant que son état de prêtre lui donnait sur l’esprit des simples habitants de la campagne pour les égarer, leur inspirer de la défiance sur les assignats, et diminuer leur zèle pour une révolution à laquelle leur bonheur est particulièrement attaché ; qu’il a recelé le scélérat Wormeselle… et que tous ses dénis ne sont que le fruit de l’imposture, si familière aux prêtres…».2

À la place laissée vacante à Lacanau par l’exécution de l’abbé Mourre s’installa un intrus nommé Puech. Il y était encore au moment de la signature du Concordat : « Il est là depuis huit ou neuf ans, écrit le vicaire général de Laporte. 17 avait été auparavant à Saint Domingue, assez mauvaise école en général pour les prêtres.

C’est un détestable sujet sous tous les rapports. Les prêtres du diocèse de Rodez assurent qu’il a été chassé de ce pays là pour faits de vol et d’escroquerie. Ses opinions ont été si exaltées que l’on prétend à Lacanau et environs qu’il est fou et qu’il en a donné de fréquentes preuves »3.

N.B : Il y a aux Archives Municipales de Bordeaux4 une lettre de Béniteau, maire de Lacanau, en date du 15 août 1802, assurant que Puech à mérité toute la confiance de ses administrés par ses bonnes moeurs et sa conduite (?)

1. Arch. Départ. Gironde 4 L 146

2. Arch. Départ. Gironde 13 L 30

3. Arch. Départ. Gironde 2 V 179

4. Fonds Gaillard 36

LANTON

Pierre Turpin, membre d’une famille devenue landaise par mariage, puis testerine, était le frère d’Étienne Turpin, négociant à La Teste et son premier maire, élu en 1790. En 1789 il était curé de Lanton depuis de nombreuses années. Il semble avoir eu un caractère difficile. Le 8 mars 1790, il dépose au greffe de la Municipalité de La Teste une plainte relative à l’élection de la municipalité de Lanton1. Il est si mal vu de la municipalité de Lanton que les officiers municipaux refusent de recevoir son serment, ce qui l’oblige à aller le prêter à Bordeaux devant les administrateurs du district le 1er avril 1791.

En juillet 1791 le maire de Lanton, Martin Artaud, écrit au district pour obtenir le remplacement de celui qu’il juge « Bien plus factieux et intrigant que pieux car il a abandonné sa paroisse dans cette octave du Saint Sacrement ».2

Sur ces entrefaites, le curé de la Teste est nommé vicaire de l’évêque constitutionnel Pacareau et doit rejoindre Bordeaux. Étienne Turpin, qui n’est plus maire mais juge de paix, pense alors que la cure de la Teste conviendrait parfaitement à son frère en difficultés à Lanton, mais les démarches du frère et de la municipalité de la Teste n’aboutirent pas et Pierre Turpin resta à Lanton.

Le 13 prairial an II (1er juin 1794) Pierre Turpin dépose ses lettres de prêtrise et la municipalité de Lanton en rend compte au district le 4 fructidor an II (21 août 1794), mais il n’a pas abandonné pour autant le presbytère de Lanton. Le 6 floréal an IV (avril 1796), la municipalité du canton rend compte, en effet, que « le citoyen Pierre Turpin, cultivateur, (sic) âgé de 61 ans, demeure actuellement dans la commune de Lanton dans une maison appartenant à la Nation où il a résidé sans interruption depuis 23 ans ». Il prête serment de haine à la royauté le 2 vendémiaire an VI (23 septembre 1797) devant la municipalité du canton, ce que celle-ci certifiera le 12 brumaire an VII (2 novembre 1798). Sur ce certificat Pierre Turpin n’est plus cultivateur mais « ministre du culte »3.

Après le Concordat, Pierre Turpin sera transféré de Lanton à Audenge. Il figure, en effet, sur la liste des ecclésiastiques du diocèse qui firent la déclaration d’adhésion au Concordat du 10 juin 1802.

Le vicaire général de Laporte l’avait noté : « Est resté dans sa paroisse moyennant son serment. C’est un pauvre curé qui n’est resté là, j’imagine, que parce que sa famille a du bien dans les environs. Je ne sais rien contre ses mœurs, mais son zèle est bien froid »4.

1. Arch. Départ. 4 L 157

2. Arch. Départ. 4 L 283

3. Arch. Départ. 11 L222

4. Arch. Départ. 2 V 179

LA TESTE DE BUCH

Jean-Baptiste Larchevêque était curé delà Teste depuis le 26 septembre 1782. Le 25 décembre 1789, il bénit le drapeau du régiment patriotique. Le 7 février 1790, dans l’église, il attire l’attention des élus municipaux sur l’importance du serment qu’ils auront à prêter. Le 14 février faisant partie de la municipalité comme notable, il jure, avec les autres, fidélité à la nation, à la loi et au roi, à l’issue de la messe paroissiale1.

Nommé vicaire de l’évêque constitutionnel Pacareau, il quittera définitivement La Teste pour Bordeaux, le 29 octobre 1791 (J.B. Larchevêque sous la Terreur déposera ses lettres de Prêtrise et se mariera. Il décédera à Arsins, le 20 novembre 1801, père de deux enfants, après avoir exercé comme instituteur). Larchevêque ne fut remplacé à La Teste que le 10 mai 1792 par Étienne Louvignon-Lacroix, prêtre constitutionnel, lequel après l’abolition de la monarchie prêtera serment à la République le 30 septembre 1792 et, le 24 frimaire an II (décembre 1793), se présentera devant le conseil général de la commune pour déclarer : « Citoyens, instruit à l’école de la raison, j’abdique l’état et les fonctions de prêtre, en déposant sur votre bureau mes lettres et grade de prêtrise, l’invite mes confrères à suivre mon exemple. ». Le ci-devant curé et les officiers municipaux échangeaient alors un baiser fraternel et le surlendemain la municipalité écrivait au district : « L’individu que Ion nommait curé a bien voulu devenir citoyen. Il a jeté son masque, l’homme seul reste. Nous le rendrons utile au pays »2.

À quelle école faut-il attribuer la volte-face de Louvigeon-Lacroix après le Concordat ? Toujours est-il qu’il fut de ceux qui louèrent la déclaration d’adhésion au Concordat. Sans doute |jugeait-il l’état de prêtre préférable à celui d’instituteur. Pour gagner sa vie, en effet, il avait créé une école à Gujan où il exerçait en 1798.

Après le départ de Louvigeon-Lacroix, le culte catholique ne sera pas célébré à La Teste pendant trois ans. La liberté du culte ayant été décrétée en février 1795, en août le citoyen Brugnier écrivit de Bordeaux à la municipalité pour qu’elle l’autorise à célébrer à la Teste le culte catholique. La municipalité lui répondit que l’affaire n’était plus de son ressort. Il appartenait désormais aux catholiques de choisir eux-mêmes leur curé. Brugnier se le tint pour dit, mais des Testerins avaient pris bonne note de la réponse qui lui avait été faite. En juillet 1796, cent trente quatre chefs de famille signèrent une déclaration par laquelle ils s’engageaient à subvenir aux besoins du culte. C’est alors que se présenta à la municipalité le citoyen Rousseau-Lacombe demandant que l’église soit mise à sa disposition pour y exercer un culte « connu sous le nom de catholique » ce qui lui fut accordé en décembre 1796 après qu’il eut prêté les serments exigés3. Rousseau-Lacombe officia à la Teste durant les années 1797-1798 et 1799 mais sans mandat canonique.

Quand l’évêque constitutionnel Dominique Lacombe eut pris la direction de l’église constitutionnelle de la Gironde, Rous­seau-Lacombe fut remplacé par l’abbé Guinle qui fut officiellement installé le 16 février 1801.

NB : En 1789 la chapelle d’Arcachon, dépendant de l’église de La Teste, était sans desservant et avait été pillée par des brigands en mars. Le 4 mai 1792, la municipalité autorisa sur sa demande B. Castéra, ex-religieux bénédictin, à desservir la chapelle d’Arcachon. B. Castera était le frère de F. Castera, ex-religieux cordelier, curé du Teich. Le corps municipal précisa que le sieur Castera, curé du Teich, n’avait « aucun caractère titulaire de la dite chapelle qui l’autorise à en transmettre l’institution à d’autres »4.

Tombé gravement malade en juillet 1792, B. Castera se retira chez son frère au Teich.

Il est noté au début du Concordat par le vicaire général de Mgr d’Aviau : « Intrus. Il est marié et n’en exerce pas moins. Il voudrait maintenant céder sa femme à quelqu’un, mais personne n’en veut. Avant la Révolution nous ne lui connaissions pas une mauvaise réputation »5. Il semblerait toutefois que le vicaire général l’ait confondu avec son frère François Castera (Voir le Teich).

B. Castera fut le dernier desservant de la chapelle d’Arcachon à être affecté uniquement au service de celle-ci.

1. Arch. Départ. Gironde 4 L 157

2. Arch. Départ. Gironde 4 L 152

3. Arch. Départ. Gironde 4 L 313

4. Arch. Départ. Gironde 4 L 263

5. Arch. Départ. Gironde 2 V 201

LE TEICH

M. de Lajus, curé du Teich, émigra à la fin de l’année 1790 après avoir fait un don patriotique de 300 livres et un autre de 200 livres qui figure sur le rôle de la contribution patriotique des bons sans-culottes. Son émigration fut officiellement constatée par les pouvoirs publics le 30 pluviôse an II (18 février 1794).

De nombreux religieux ayant quitté leur couvent après le décret du 13 février 1790 supprimant les ordres religieux, certains se mirent à la disposition de l’église constitutionnelle qui avait besoin de recrues pour remplacer dans les paroisses les prêtres réfractaires à la Constitution civile du clergé. C’est ainsi que François Castera, ci-devant cordelier, élu à la cure du Teich par l’assemblée électorale du district de Bordeaux et proclamé dans l’église métropolitaine le 3 avril 17911, vint prendre la place laissée par le curé de Lajus.

Le 16 décembre 1792 François Castera, dans l’église Saint-André du Teich, annonça au prône qu’à l’issue de la messe aurait lieu l’élection des membres du conseil général, après invocation de l’Esprit Saint2.

Deux ans plus tard François Castera a abandonné le sacerdoce et, depuis le 23 nivôse an II (12 janvier 1794), fait partie de la municipalité comme notable et en même temps comme secrétaire, aucun citoyen de la commune autre que lui n’étant « dans le cas d’être secrétaire de la municipalité »2.

Le décadi 10 thermidor an II (28 juillet 1794), les citoyens du Teich, réunis dans la ci-devant église pour entendre la lecture des lois et la proclamation des promesses de mariage apprirent qu’il y avait promesse de mariage entre le ci-devant curé Castera et sa servante. Cette proclamation terminée, François Castera jugea bon de se justifier dans un long discours. Après avoir invoqué « L’immortel Décret concernant l’existence de l’Être Suprême et de l’immortalité de l’âme qui assurent à la Divinité ses droits et à la vertu toute sa récompense », il donna la raison de sa décision : « Rester seul, célibataire dans une campagne, sans nul attachement à la société, ni fonctions au service public, ce serait donner des soupçons contre mon civisme, on croirait que tenant encore à l’ancien régime… etc. ». Quant au choix de sa servante il l’expliquait ainsi : « Depuis dix ans la citoyenne dont je fais le choix a servi ma famille avec une affection et un désintéressement peu commun…Les soins qu’elle s’est donnée pour mon respectable père, que la vieillesse et les grandes infirmités rendaient difficile à servir, ceux qu’elle a toujours continués pour mes deux soeurs, mon frère et mon beau frère… lui ont attiré mon estime… je profite de la liberté que la loi me donne pour la prendre pour compagne… ». Le ci-devant curé était âgé de 57 ans.

Le 21 ventôse an IV (11 mars 1796) François Castera, ci-devant curé du Teich, où il habite depuis environ cinq ans prête le serment reconnaissant que l’universalité des citoyens est le souverain3. Le 28 germinal de la même année (18 avril 1796) le citoyen Castera, devenu l’instituteur de la commune du Teich, prononça à La Teste, à l’occasion de la fête de la Jeunesse célébrée au chef-lieu de canton, « un discours aussi profond qu’éloquent sur l’éducation de la jeunesse ». Après passage des enfants du canton devant les différents jurys, ce sont cinq enfants du Teich qui sont déclarés les plus méritants4.

Le 19 septembre 1797, Jean Cruzel, nouveau curé du Teich, prêtre le serment de haine à la royauté et de fidélité à la Constitution de l’an III. Cinq jours plus tard, le 24 septembre 1797, François Castera, ci-devant curé du Teich, prêtera le même serment mais comme instituteur3. Jean Cruzel signera le serment d’adhésion au Concordat exigée en 1802.

N.B. – Revenu d’émigration et résidant à Bordeaux, reconnu par Mgr d’Aviau, Alexis de Cajus, en germinal an XI (mars 1803), bénéficiera d’une pension ecclésiastique en exécution de la loi du 2 nivôse an IX5.

1. Arch. départ. Gironde 2 V 179

2. Arch. départ. Gironde 4L 161

3. Arch. départ. Gironde 11 L 222

4. Arch. départ. Gironde 11 L 206

5. Arch. départ. Gironde 1 V 38

LÈGE

En 1790, le curé Dufour ne s’en tendant pas avec la municipalité quitte Lège. Le 22 mars 1790, le maire déclara à son conseil général « qu’il est de la plus grande indécense que la paroisse soit sans prêtre, surtout dans le temps pascal, étant éloignée des paroisses voisines, qu’il peut survenir des malades, naître des enfants et autres cas urgents… » et désigna deux « émissaires » pour aller à Bordeaux demander le remplacement du sieur Dufour. Leur démarche est couronnée de succès et l’abbé Ferrand est nommé curé de Lège.

Le 14 juillet 1790, le curé Ferrand conduit ses paroissiens en procession de l’église à la place publique où a été dressé l’autel de la patrie et chante un Te Deum en ce jour anniversaire de la prise de la Bastille. Mais bientôt, la municipalité reprochera au curé un manque de zèle dans l’exercice de ses fonctions, sans doute imputable à son mauvais état de santé. On lui conseille de prendre un vicaire pour éviter de se faire seconder par M. Duluc, le curé d’Andernos, que les gens de Lège ne peuvent pas voir. Enfin, il tergiverse devant la prestation de serment à la Constitution civile du clergé. A bout de patience, le maire Glangé lui dresse procès-verbal pour refus de prêter serment à la Constitution Civile, sur quoi l’abbé Ferrand quitte Lège. Il n’est pas remplacé « en raison de la disette de prêtres constitutionnels »1, si bien que le 29 juin 1792, le maire écrit à l’évêque métropolitain pour lui demander que Lège et Andernos ne forment plus qu’une seule paroisse et qu’un desservant soit désigné pour que ses administrés ne soient plus privés de secours spirituels. Un prêtre jureur nommé Compastrucq s’installe alors à Lège d’où il desservira également Ander­nos.

Le 10 août 1793, pour la fête de la Liberté et de l’indivisibilité de la République, il chantera un Te Deum après les vêpres. Mais l’agent national de la municipalité n’a cure des « Te Deum ». Pour lui, c’est du fanatisme et le fanatisme doit cesser. Ce sont les prêtres qui l’entretiennent, il convient donc de faire disparaître les prêtres même constitutionnels. Un bon moyen est de leur supprimer le logement. Le presbytère de Lège avec son ameublement est alors donné au District pour être vendu1. Conséquence ou coïncidence, l’abbé Compastrucq déclare abdiquer l’état ecclésiastique et dépose ses lettres de prêtrise. Il va maintenant gagner sa vie non plus avec les pêcheurs d’hommes mais avec les pêcheurs de poissons (voir Andernos).

Il ne se mariera pas et en 1802 signera la déclaration d’adhé­sion au Concordat2.

1. Arch. départ. Gironde 4 L 159

2. Arch. départ. Gironde 2 V 65

LE PORGE

M. Auguste Danahy, prêtre d’origine irlandaise, était curé du Porge en 1787, après avoir été curé de Biganos. C’était un de ces prêtres qui cherchaient à améliorer la vie matérielle de leurs paroissiens. C’est lui qui introduisit au Porge, en 1780, la culture de la pomme de terre.

Le 26 avril 1787, âgé de 55 ans, il refusa la cure de Sainte-Hélène. Fatigué, ayant passé 30 ans « dans les landes du diocèse », il se démit de la cure de Listarc qu’il avait finalement acceptée, le 25 mars 1789. Il avait été remplacé au Porge par l’abbé Joseph Garnier qui émigra en 1791 (précisions fournies par M. Camin du Porge).

Durant les années troublées qui suivirent, la paroisse du Porge resta sans desservant titulaire. En 1797, on y trouve le citoyen Izerne, ancien curé de Cordes dans le département du Tarn, où il a prêté serment. On ignore les circonstances de son installation au Porge. Il y prête le serment de haine à la royauté et à l’anarchie en l’an V, le quatrième jour des jours complémentaires, dits des sans-culottides, soit le 20 septembre 1796. Izerne quittera Le Porge pour Gujan en 17981.

1. Arch. départ. Gironde 11 L 118

LE TEMPLE

M. Desbons, curé du Temple, est présent à l’Assemblée du clergé à Bordeaux le 10 mars 1789. Sur commission de l’archevêque, il visite l’église du Porge le 16 novembre 17891. En décembre 1790, il est toujours au Temple mais en décembre 1791, une inhumation y a Lieu en la seule présence des officiers municipaux, attendu que M. le curé est malade et qu’on n’a pu trouver aucun prêtre pour la cérémonie2.

On peut douter de la réalité de la maladie de M. Desbons. Il voulait surtout ne pas prêter serment à la Constitution civile. Il émigra et son émigration sera officiellement constatée le 17 avril 1794. Il fut remplacé en 1792 par un prêtre jureur, l’abbé Guiraud, qui passera la Terreur sans mal puisqu’il obtiendra la liquidation de sa pension ecclésiastique en 1803, étant domicilié à Bordeaux, place des Cordeliers3.

Le citoyen Brousse, commissaire envoyé par le District en décembre 1793 pour le recensement des grains, nous donne une idée de l’atmosphère de ces pauvres paroisses du Temple et de Saumos, perdues dans la lande, à cette triste époque : « J’ai eu le mal au coeur dans toutes les routes en voyant devant toutes les maisons des croix. C’est une idolâtrie qui ne coûterait guère à détruire d’après les grandes vérités que j’ai eu soin de dire à tous ces pauvres gens qui croient toujours voir leur Dieu dans ce morceau de bois. Mais ce qui m’a le plus indigné, c’est que, m’étant rendu dans la paroisse de Saumos, j’ai vu une croix missionnaire avec trois fleurs de lis ». Brousse poursuit en demandant des instructions au sujet de ces croix, ayant « entendu Isabeau dire qu’il fallait faire disparaître tous les signes d’une religion quelle qu’elle soit ».

En 1796 ou 1797 vint s’installer au Temple l’intrus appelé Hibon que le vicaire général de La porte dépeint ainsi en 1802 : « On ne sait d’où il vient. Il est au Temple depuis quatre ou cinq ans. C’est un détestable sujet, scandalisant les paysans eux-mêmes par ses propos dans les cabarets, dansant dans toutes les assemblées, chantant les chansons les plus obcènes. L’on peut juger de ce que l’on peut penser de ses mœurs »5. Gasteaud, le maire du Temple, écrivit à l’archevêché que ses administrés éprouveraient la plus vive douleur si on leur enlevait M. Hibon6.

1. Arch. départ. G 651

2. Arch. départ. E supplément 1094

3. Arch. départ. 1 V 55

4. Arch. départ. 4L 161

5. Arch. départ. 2 V 179

6. Arch. municip. Bordeaux – Fonds Gaillard 36

MIOS

Le 27 mars 1791, le curé Pezet monta en chaire à l’issue de la messe paroissiale et, en présence de la municipalité, jura d’être fidèle à la Nation, à la loi et au roi et de maintenir de tout son pouvoir la Constitution civile du clergé.

Ce prêtre jureur quitta sa paroisse dans des circonstances qui n’ont pu être établies. En 1801, l’archevêché ignorait ce qu’il était devenu1. En 1793, c’est Félix Fabre qui est curé de Mios et le 27 janvier, il est élu membre de la municipalité comme troisième notable2.

Le 24 frimaire an 11 (14 décembre 1793), des forcenés venus de Salles, dont le maire de cette commune, commettent des actes de vandalisme dans l’église de Mios. Le curé Fabre crut alors « qu’il était de la prudence » de suspendre son ministère et pria la municipalité de convoquer le peuple pour lui demander s’il voulait que la célébration du culte soit poursuivie. D’une voix unanime, le peuple demanda le maintien du culte et cinquante cinq citoyens, dont le maire, adressèrent une pétition aux administrateurs du District demandant que leur soit laissé le curé Fabre dont le patriotisme était reconnu.

C’était par la consolation que leur procurait l’exercice du culte qu’ils pouvaient supporter avec patience « les fatigues de l’agriculture, les maux de la disette et les peines inévitables qu’entraîne notre heureuse révolution »2.

Le curé Fabre reprit donc son ministère et célébra la messe de Noël 1793. Par contre, il ne célébra pas celle de Noël 1794. Le 20 prairial an II (8 juin 1794), il avait renoncé à toutes fonctions curiales, se disant « satisfait du Décret de la Convention Nationale qui reconnaît l’existence de l’Être Suprême et l’immortalité de l’âme ». Il espérait que le peuple s’accoutumerait « à cette privation ». Quant à lui, il continuerait à partager avec les autres officiers municipaux « les pénibles travaux du conseil général »2.

En août 1797, Félix Fabre est toujours ci-devant curé mais a droit aux indemnités accordées par la loi aux ci-devant ecclésiastiques (3).

Très doué pour deviner dans quel sens souffle le vent, Félix Fabre reprend ses fonctions curiales en 1798. Le 19 messidor an VI (7 juillet 1798), il est signalé comme ministre du culte catholique. Il certifie avoir prêté tous les serments exigés et ne les avoir jamais rétractés. Il signe cette déclaration : « Ministre du culte catholique dans la commune de Mios ».

Quatre ans plus tard, il est toujours à Mios. Le concordat a été signé et Mgr d’Aviau s’évertue à réorganiser son diocèse en choisissant les responsables de chaque paroisse. En juin 1802, un nombre important d’habitants de Mios lui adressent une lettre collective pour le féliciter de son installation à la tête du diocèse, lui dire que « l’oragede la Révolution » n’avait pu les abattre et qu’ils avaient « toujours gardé le dépôt sacré de la foi », ceci grâce à M. Félix Fabre qu’ils demandaient à Monseigneur de leur conserver pour pasteur et dont ils ne veulent pas énumérer les vertus pour ne pas blesser son humilité4.

Quelques jours plus tard, le 10 fructidor an X (27 août 1802), le maire Mandin et son adjoint Gassian signent une lettre dans laquelle ils déclarent à l’archevêque que la pétition qui lui a été adressée a été dictée par le citoyen Fabre et ils exposent que dans leur commune de deux mille deux cents âmes, il y a deux cents jeunes gens qui n’ont pas fait leur première communion à cause « de l’insosiance et lâcheté du citoyen Fabre ». En conséquence, ils demandent à Mgr d’Aviau de leur donner un autre pasteur4 !

1. Arch. municip. de Bordeaux – Fonds Gaillard 36

2. Arch. départ. Gironde 4 L 164

3. Arch. départ. Gironde 11 L 222

4. Arch. départ. Gironde 2 V 123

SALLES

En 1789, le curé de Salles est M. Joseph Cornilhot et il a pour vicaire M. Laforcade. Celui-ci ayant prêté serment à la Constitution Civile du Clergé fut nommé curé de Salles, en cours d’année 1792, par l’évêque métropolitain Pacareau. Il est en excellents termes avec la municipalité dont il fait partie comme notable depuis le 16 décembre 1792.

La fermeture de l’église par ordre du maire Giraudeau en décembre 1793 ne semble pas l’avoir particulièrement choqué, pas plus que l’antichristianisme forcené de ce maire qui fut à l’origine de troubles qui nécessitèrent l’envoi sur place de commissaires du District. Ceux-ci reconnurent les excès commis pour renverser le culte catholique auquel, écrivirent-ils, tiennent, « beaucoup d’esprits faibles et toutes les femmes ». Ce sont eux1 qui plaidèrent la cause de la commune le 5 pluviôse an II (24 janvier 1794) et non l’ex-curé Laforcade, lequel continua à faire partie de la nouvelle municipalité élue le 23 pluviôse suivant2. Le 16 prairial an II (4 juin 1794), l’agent national Cazauvielh le proposa au District pour y figurer sur la liste des Jurés, vantant son grand civisme et son républicanisme, concluant : « c’est un vrai montagnard ».

L’exercice du culte ne reprendra qu’au cours de l’automne 1795, donc plusieurs mois après que la Convention eut décrété la liberté du culte, avec l’arrivée à Salles de Jacques Brugière, ex­ moine de l’abbaye bénédictine Sainte-Croix de Bordeaux à la recherche d’un ministère qui, de lui même ou après avoir été contacté par des fidèles de Salles, s’offrit comme ministre du culte.

Salles va avoir alors simultanément deux ministres du culte. En effet, la municipalité compte en son sein le citoyen Bellard, ex ­curé de Lugos et ex-curé de Béliet qu’il a quitté pour venir se marier à Salles. En février 1794 il est secrétaire greffier adjoint de la municipalité de Salles et en janvier 1795, il entrera dans celle-ci comme notable. Sur l’état donnant la composition de la municipalité, en face de son nom dans la colonne « profession actuelle » on lit artiste, dans la colonne « ancienne profesion » on lit : prêtre2. Le 18 brumaire an IV (8 novembre 1795), il reconnaissait par serment que l’universalité des citoyens était le souverain et promettait obéissance aux lois de la République. Sans doute est-ce l’arrivée de Brugière et son exemple qui l’incitent à reprendre ses fonctions sacerdotales. Il estime que, dans le pays depuis de longues années, la cure de Salles lui revient de droit plutôt qu’à un prêtre étranger.

Compétition entre les deux postulants.

La présence de deux ministres du culte rivaux va être une source de conflits dans la population, chacun ayant ses partisans, mais l’immense majorité des femmes est contre Bellard parce qu’il est marié.

Le 5 pluviôse an IV (24 janvier 1796) une pétition est remise aux administrateurs du canton expliquant que deux ministres du culte revendiquent la cure de Salles. Les pétitionnaires ont choisi le citoyen Bellard et demandent à quelles heures celui-ci pourra officier pour eux dans l’église. Réponse : il célébrera la messe à 9 heures et les vêpres à 15 heures3.

Résultat : les fidèles de Salles voient avec consternation Brugière et Bellard se disputer la sacristie et les ornements sacerdotaux, ce qui oblige les agents municipaux Plantey et Giraudeau, le 13 pluviôse an IV (1er février 1796), à écrire au commissaire du pouvoir exécutif du département de la Gironde : « La commune qui a fait venir le citoyen Brugière en est satisfaite. Le citoyen Bellard est très mal vu par les femmes qui à trois reprises l’ont dépouillé de ses vêtements dans l’église » (il s’agit vraisemblablement des habits liturgiques revêtus avant la célébration des offices). Plantey et Giraudeau demandaient quel parti ils devaient prendre. Leur missive à peine expédiée, ils apprenaient qu’un placard avait été affiché sur la porte de l’église, ainsi rédigé : « Avis des femmes. Si Bellard, prêtre marié, dit la messe, sera fessé. Prends garde à toi ». Sous le placard avait été accroché à un clou un paquet de verges4.

Jusqu’à la signature du Concordat, telle sera l’atmosphère dans la paroisse de Salles.

Le 1er vendémiaire an VI (22 septembre 1797) Brugière, devant la municipalité, pour se conformer à la loi du 19 fructidor, jure haine à la royauté, fidélité à la République et à la Constitution de l’an III. Bellard l’imite le 4 vendémiaire et signe : ministre du culte4.

Le 19 messidor an VI (7 juillet 1798) Brugière déclare n’avoir jamais rétracté le serment prêté en exécution de la loi du 14 août 1792, n’avoir jamais perçu aucun traitement, et ne recevoir aucun secours de sa famille. Six jours après, Bellard certifie avoir prêté tous les serments prescrits et n’en avoir rétracté ou modifié aucun. Il signe : Bellard, pensionnaire ecclésiastique4.

Cette pénible situation prit fin avec le décès de Brugière et le départ de Bellard pour Lugos où il se présenta aux élections municipales de mai 1801.

Le 10 fructidor an X (27 août 1802) Mgr d’Aviau nomma à la cure de Salles l’abbé Garnier (2) qui fut obligé de demander l’intervention du maire Plantey pour faire cesser les entreprises de Bellard, toujours prétendant à la cure de Salles. Finalement, le préfet intervint et le 4 prairial an XI (23 mai 1803) notifia à Bellard, prêtre marié, l’ordre de s’abstenir de toute fonction ecclésiastique. Bellard protesta aussitôt déclarant que son mariage était simulé, que l’acte rédigé à Salles était sans valeur légale, n’ayant pas été passé devant témoins et la future épouse étant absente. Au demeurant la personne soi-disant épousée n’avait cohabité avec lui que comme domestique « et avec la plus grande modestie »5.

Réconcilié avec l’Église, Bellard mourut curé de Sanguinet le 1er mai 1821 (Arch. Municip. Bordeaux. Fonds Gaillard 36).

1. Arch. Départ. 4 L 284

2. Arch. Départ. 4 L 168

3. Arch. Départ. 11 L70

4. Arch. Départ. 11 L 270

5. Arch. Départ. 2 V 8

SAUMOS

En 1789, M. Sauvestre est curé de Saumos. Il ne va pas à Bordeaux le 10 mars pour l’assemblée du clergé et se fait remplacer par Lalanne, curé de Saint-Estèphe. Il a vraisemblablement refusé de prêter serment et dut quitter Saumos car en septembre, octobre et en novembre 1791, c’est le curé Mourre de Lacanau qui célèbre les cérémonies d’enterrement. En 1792 le culte est assuré par M. Guiraud desservant du Temple et même par M. Larchevêque, vicaire de l’évêque métropolitain. Le 14 juillet 1792, il y a une sépulture sans présence de prêtre.

Le 27 frimaire an II (17 décembre 1793) Brousse, commis­saire envoyé par le district pour le recensement des grains écrit aux citoyens administrateurs : « … Je vous enverrai au premier jour la cloche de Saumos. J’ai fait disparaître les signes du royalisme. Quant au fanatisme je rivalise avec tous mes collègues ; je soitte qu’ils fassent tous comme moi. Je prêche partout la filosofie et la réson. J’ai eu le bonheur de m’attirer l’estime de tous les vrais sans-culottes. Je leur dis des vérités si frapantes qu’il leur est impossible de ne pas les admirer» (sic)1.

Quand Brousse séjournait à Saumos, la paroisse était sans prêtre. On n’en reverra un qu’en 1796 ou 1797. Ce sera l’intrus Hibon desservant à la fois le Temple et Saumos jusqu’en 1802.

1. Arch. départ. 4 L 161

CONCLUSION

Un seul prêtre du Pays de Buch, le curé Mourre, de Lacanau, est mort sous le couperet de la guillotine, mais pour avoir hébergé un membre de la Commission Populaire de Salut Public qui dirigea la révolte de la Gironde contre la Convention. On ne peut donc le considérer comme un martyr de la foi.

Si l’on examine maintenant les réactions des curés des seize paroisses du Pays de Buch devant l’obligation de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé à partir du 27 novembre 1790, on constate qu’il n’y en a que quatre d’une façon certaine (Andernos, Cazaux, Le Teich et Lège) et deux probablement (Le Temple et Saumos) qui refusèrent, au total six, soit 37,5 pour cent, pourcentage inférieur à celui de la moyenne du diocèse qui est de 44,931.

Quand la Convention décréta, le 27 août 1792, l’expulsion des prêtres assermentés qui refusaient de prêter le serment « Liberté-Égalité », seul le curé de Biganos préféra l’exil au serment.

Lorsque, après l’écrasement de la révolte girondine, les représentants en mission revenus à Bordeaux décidèrent la fermeture des églises paroissiales et obligèrent les prêtres constitutionnels à remettre leurs lettres de prêtrise, tous ceux du Pays de Buch (La Teste, Gujan, Le Teich, Lanton, Audenge, Lège, Mios, Salles et Beliet) obéirent à l’exemple, du reste de Pacareau, l’évêque constitutionnel de Bordeaux, qui remit les siennes, le 18 août 1793.

Parmi ces prêtres qui rejetèrent l’état ecclésiastique, trois contractèrent mariage, les ex-curés de Gujan, du Teich et de Beliet. Pourquoi ne l’auraient-ils pas fait, puisque le 12 août 1793 le citoyen Torné, évêque constitutionnel du Cher dans l’église métropolitaine de Bourges, avait donné la bénédiction nuptiale au citoyen Joly, prêtre, et à la citoyenne Jéru, ci-devant religieuse2.

Que peut-on penser de la conduite du clergé du Pays de Buch pendant la tourmente révolutionnaire ? Il est indéniable qu’elle ne fut pas très belle, mais il faut considérer l’époque.

Tous les adversaires de la religion n’étaient pas des doctrinaires obtus ou des brutes sanguinaires, mais bon nombre l’étaient, tels ces juges de la Commission Militaire qui firent comparaître Jeanne Fontaine.

Originaire de Bordeaux, mais habitant Langon, âgée de 45 ans, Jeanne Fontaine fut dénoncée comme ayant caché chez elle des prêtres réfractaires. On perquisitionna mais on ne découvrit qu’un petit carnet sur lequel était écrit : « Nous dirons une messe pendant neuf jours, le Miserere et les litanies de la Sainte Vierge, pour notre infortuné monarque, pour les prêtres qui sont sous les glaives de leurs ennemis, pour les religieuses si exposées depuis qu’elles sont dans le monde, pour ceux qui sont morts sans sacrements depuis que l’exercice delà religion est défendu en France, pour tous les prêtres exilés pour la foi ».

Estimant que « ces prières absurdes » prouvaient que Jeanne Fontaine « était l’esclave des prêtres et des rois, qu’elle regardait comme coupables les hommes sages qui, en France, ont porté le flambeau de la philosophie, convaincus qu’une femme, dont l’âme est viciée par les idées de l’aristocratie et du fanatisme, ne peut-être qu’un fléau pour la patrie », les juges de la Commission Militaire de Bordeaux, le 9 nivôse an II (29 décembre 1793) condamnèrent « seulement » Jeanne Fontaine à une amende de 15.000 livres, dont 10.000 au profit de la République et 5.000 pour les sans-culottes de Langon, enfin à être exposée trois jours sur un échafaud sur la place publique de Langon, ayant devant et derrière un écriteau portant ces mots : « Fanatique et aristocrate ». Bien entendu, Jeanne Fontaine devait rester en prison jusqu’à la paix3.

À ce moment de notre histoire où de tels juges pouvaient décider le bannissement, la déportation, la prison et la mort, il fallait une foi hors du commun pour rester inébranlable.

Jacques RAGOT

1. « Le diocèse de Bordeaux », sous la direction B. Guillemain, page 174.

2. Arch. Départ. Gironde 3 L 361.

3. Arch. Départ. Gironde 14 L, liasse 15

 

Extrait du Bulletin n° 59 du 1er trimestre 1989 de la Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch, compte tenu du rectificatif paru dans le Bulletin suivant (n° 60).

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