Comment la cure de Cazaux fut unie à celle de La Teste en 1655

COMMENT LA CURE DE CAZAUX FUT UNIE À CELLE DE LA TESTE EN 1655

 

M. Donzeau, curé de La Teste, lorsque les Jésuites nommaient un prêtre à la cure de Cazaux, comme dépendante du prieuré de Bardenac, faisait toujours des réclamations aux synodes, disant que Cazaux était une annexe de la cure de La Teste et, pour preuve de son dire, il empêcha les fermiers du syndic de Collège de jouir de la dîme et de quelques mouches à miel qui étaient dans la montagne dans le détroit de la paroisse de Cazaux.

D’autre part le syndic du Collège avait des difficultés pour trouver des vicaires acceptant de résider à Cazaux parce qu’il n’y avait aucun casuel, l’agglo­mération ne comptant que 17 ou 18 maisons.

Enfin il s’était révélé à l’expérience qu’il n’était « expédient » que le vi­caire habitât à Cazaux ; pour preuves, les informations qu’on fut obligé d’engager contre un certain vicaire Barde et l’aventure survenue à un autre vicaire qui fut battu par les femmes du village. Monseigneur l’archevêque de Bordeaux s’étant plaint au syndic du collège que M. Antonin, vicaire à Cazaux résidait à La Teste, le syndic lui exposa que tous les hommes du village partaient à la Montagne, le dimanche au soir, pour travailler à la résine et ne revenait que le samedi soir, de sorte que si le vicaire résidait à Cazaux il demeurerait seul homme toute la semaine au milieu des femmes et des filles.

L’archevêque avait convenu que pour accepter une pareille situation, il fallait être un ange, ou un diable et avait approuvé le syndic du collège de laisser M. Antonnin à La Teste.

Mais Monsieur Antonin mourut. Pendant plus d’un an n’ayant pu trouver de vicaire pour Cazaux. Les jésuites durent desservir eux-mêmes cette paroisse, distante de Bordeaux d’onze lieues, ce qui leur occasionnait de grands frais.

C’est alors que, profitant que M. Donzeau, curé de La Teste, soutenait que Cazaux était une annexe de La Teste, le père recteur du Collège demanda à l’ar­chevêque de décharger le collège des fonctions curiales et de l’administration spirituelle de Cazaux et d’y entretenir un vicaire.

Cette requête fut exposée en congrégation, le 24 août 1655, et M. de Chabrignac, curé de Bègles, fut commis pour enquêter sur les faits exposés dans celle-ci.

M. de Chalignac prit pour adjoint M. Romain Rochon, prestre et bénéficier de Saint-Rémy, et tous les deux se rendirent à Cazaux, après avoir pris pour gref­fier, Delaville, notaire royal à La Teste.

Le résultat de l’enquête de M. de Chabrignac fait l’objet du Procès verbal du 31 août 1655.

À la suite de ce Procès Verbal, Mgr. l’archevêque désunit la dite cure de Cazaux du Prieuré de Bardenac et l’unit avec le consentement de M. Donzeau, curé de La Teste, à cette paroisse, le 8 septembre 1655.

Ce document se trouve aux AM d’Arcachon (Fonds Rebsomen Volume 20, Page 234).

La veille de la décision de l’archevêque, le 7 septembre 1655, le consentement du curé Donzeau avait été enregistré par le notaire Dautrége, de Bordeaux. ADG-G.754 N° 260

Le collège dont il est question est le Collège de la Madeleine, aujourd’hui Lycée Michel Montaigne, cours Victor-Hugo, à Bordeaux. Il était tenu par les Jésuites auxquels, pour les faire vivre, l’archevêque avait transféré les dîmes per­çues antérieurement par le Prieuré de Bardenac, dont celle de Cazaux qui était rattachée à Bardenac.

Le mot « détroit» est employé ici à la place du mot « district ». La confusion provient de ce que ces deux mots ont pour origine commune l’adjectif latin : districus qui signifie : serré.

 

Extrait du Bulletin n° 18 de la Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buc.

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